Patrimoine et

histoire de pruines

Histoire de la Commune

Entre Kaymar (707m) et Dourdou (250m), la commune de Pruines s’étend sur 25 km2 et les traces précoces de vie y sont nombreuses : dolmen, fanum, four tuilier, voie antique, sites sidérurgiques, vestiges de mines gallo-romaine sur les hauteurs, sarcophages mérovingiens dans la vallée.

Le plus ancien écrit concernant la localité de PRUINES est une pièce du cartulaire de Conques par laquelle Hector d’Auzits donne à l’abbé de Conques Odolric (1031-1065) en même temps que l’église de Firmi, le « manse de PRUINES » (mansum de Prunosa). Au XIIIème une famille seigneuriale prend le nom de « Pruhines » et s’y installe pour deux siècles, mais après les épisodes difficiles de la guerre de religion qui conduit à l’exécution de 60 prêtres, la seigneurie de Pruines est acquise en 1631 par la famille de Bancalis. A l’origine simples notaires de Muret le Château l’ascension des Bancalis est fulgurante : la baronnie de Pruines donne accès aux Etats du Rouergue et en 1654 une alliance avec la famille d’Orléans de Rère conforte leur position de noble. Plus tard, un des fils surnommé « le Chevalier de Pruynes » activiste acharné contre la révolution, est parmi les ultra-royalistes les plus recherchés du pays.

Au XIXème siècle le duc de Cazes obtient la concession des mines de fer du Kaymar, la population atteint 1235 habitants, c’était alors un des plus gros bourgs de la région. L’élevage, la production de lait et de fruits sont ses points forts, qui perdurent jusqu’à nos jours.

Après une perte drastique de population tout au long du XXème siècle, les tendances sont maintenant inversées, les demandes de permis de construire ont été nombreuses ces vingt dernières années, l’école de Pruines est bien remplie ce qui indique que l’on vient à nouveau s’installer à Pruines pour y puiser une certaine douceur de vivre.

D’une façon générale le village La restauration des « vieilles pierres » est une véritable institution pour sauver ici un four à pain, là un vieux puits, ailleurs une croix ancienne.

De toute son histoire le village a su conserver son cachet ou le grès rose imprègne cette gaieté remarquée par les visiteurs. En particulier on appréciera l’église Saint Hilaire avec son clocher typique à peignes, de nombreuses demeures en grès rose si caractéristiques de la région et son château magnifiquement restauré par les actuels propriétaires.

Le Château de Pruines

Depuis 7 à 8 siècles il y a toujours eu une maison seigneuriale à Pruines. L’édifice actuel date du XVème siècle il est bâti en grès rose (la pierre locale) et il est constitué de plusieurs parties : un bâtiment principal, une tour et l’écurie. Au XVIème siècle des travaux d’aménagement intérieur furent entrepris. Un plafond, datant du XVIIème siècle, possède un décor peint et sculpté très coloré; il est actuellement visible dans une pièce du premier étage de la tour. C’est une curiosité rare en Rouergue qui mérite le détour. Ce château a d’abord appartenu à la famille d’Arjac-Solages, puis est passé au début du XVème siècle dans la famille de Marcenac qui l’engage auprès de Jean-Imbert d’Ardenne, fils du maire de Villefranche-de-Rouergue, receveur général des rentes de Toulouse. Cette famille le revend au XVIIème siècle à Jean-Antoine Bancalis (1655-1706), famille qui après la saisi des biens à la révolution le rachèteras pour le conserver jusqu’au début du XXème siècle.

Au début du XXème siècle, le château est vendu à la municipalité de Pruines qui y installe la mairie ainsi que l’école publique de 1917 à 1954. En 1974 il quitte la propriété de la commune pour celle de particuliers. Il a été depuis largement rénové et restauré. Il a hébergé successivement une auberge de jeunesse, gîte d’étape du GR62, des stages de sculpture, tissage et fonderie d’art et plus récemment une collection de poteries anciennes et des cuivres magnifiques. Il est malheureusement maintenant fermé au public.

L’église Saint Hilaire

Pruines a probablement toujours eu une chapelle ou une église. En observant l’édifice actuel en grès rose on lit dans la maçonnerie qu’il fut agrandi à trois reprises afin d’accueillir une population toujours croissante jusqu’à la fin du XIXème siècle (en 1876 il y avait 1235 habitants). La base du bâtiment se situe dans le chœur de l’édifice actuel avec une orientation classique Ouest-Est. Au XVème siècle un premier agrandissement est venu dans cette configuration avec une chapelle latérale au nord, devenue depuis la nef de l’église et qui du fait de deux arcs en ogive put supporter le clocher qui a été remanié une première fois au XVIIème siècle. C’est sans doute lors de cette première fois que la nef actuelle fut dessinée modifiant l’arête générale dans une direction nord-sud (l’église de Pruines est dites d’orientation inversée). Mais c’est au XIXème siècle que les changements seront les plus importants : construction de la chapelle de la Vierge (ou du rosaire) à gauche, de la chapelle saint Roch à droite (1875), construction de la tribune (1840). La sacristie (1862) a été installée en lieu et place de la chapelle Ste Marthe qui appartenait à la famille seigneuriale de Pruines et en 1890 il y a eu réfection du fameux « clocher à peignes » qui abritait quatre cloches jusqu’à la révolution (trois furent enlevées en 1793) et en comporte trois maintenant. La plus petite d’entre elles est la plus récente ; elle porte l’inscription suivante « A fulgure et tempestate, libera nos Domine » (de la foudre et de la tempête, libérez nous Seigneur)…. Il est vrai que l’on sonnait ardemment les cloches de Pruines lorsque les orages de grêle menaçaient.

Texte inspiré de «Pruines et Prunols» par J. Mazars et F. Rolland, 2004, édité par «Les amis de Pruines»